Le Musée Magnin est installé dans un des plus beaux hotels particuliers du XVIIe siècle de Dijon. Modifié et agrandi au XIXe puis au XXe siècle, il accueille les collections de Maurice et Jeanne Magnin, qui firent don à la ville du l’hotel ainsi que de son contenu. Les collections d’oeuvres d’art sont ainsi présentées dans un décor conçu pour elles par leurs propriétaires.
La Bibliothèque
Dans un décor élégant d’époque Louis XV, cette pièce fut aménagée pour rendre l’atmosphère intime d’un salon ; rideaux de soie et damas tendu sur le panneau y contribuent.
Mobilier, peintures et sculptures enrichissent cette pièce dominée par la grande bibliothèque vitrée datant du XIXe siècle. Au-dessus de l’une des portes et du miroir, des instruments sculptés dénotent l’intérêt du propriétaire pour la musique ; le frère d’Etienne Lantin fut le parrain de Jean-Baptiste Rameau, le grand compositeur dijonnais.
Mobilier d’époque Louis XVI
Secretaire,Adrien-Jérôme Jollain, entre 1763 et 1788
Ce secrétaire en armoire fut réalisé par Adrien-Jérôme Jollain, nommé maître en 1763. Il est issu d’une famille d’horlogers et réalisa essentiellement des boîtes à pendules.
Ce meuble est décoré de panneaux en laque de Coromandel qui proviennent vraisemblablement d’un paravent chinois. Cette technique, qui consiste à graver le décor en creux puis à le colorer, doit son nom à la côte orientale de l’Inde par laquelle transitaient les objets de Chine avant d’être expédiés en Occident.
Ce décor reflète l’influence que la civilisation de l’Extrême-Orient exerça au XVIIIe siècle dans tous les domaines artistiques français. De grands ébénistes du règne de Louis XV tels que Mathieu Criaerd, Jacques Dubois ou Martin Carlin employèrent ce type de décoration. Les grands merciers parisiens, d’habiles marchands spécialisés dans la vente des meubles à la mode, s’ingéniaient à trouver à la fois des chinoiseries et les ébénistes capables de les incorporer dans leurs créations, dans le but de satisfaire une clientèle avide de nouveautés.
La chambre
Cette pièce est décorée d’un mobilier du XVIIIe siècle. Au centre, on peut admirer un très élégant Secrétaire à deux pentes d’époque Louis XV, estampillé Bon Durand. La Commode, aux motifs de vases de fleurs, théières et trophées d’instruments de musique, est typique de l’époque Transition (période intermédiaire entre le style Louis XV et le style Louis XVI) et son décor familier à l’ébéniste Jean-Baptiste Henry (maître en 1777) dont ce meuble porte l’estampille.
Dans l’alcôve, le lit recouvert d’une indienne à fleurs confère à cette salle une intimité inhabituelle dans un musée. La Table en cabaret ovale de Jean-Pierre Dusautoy (maître en 1779) rappelle le succès de ce modèle et de son décor de marqueterie. Sa légèreté et ses roulettes rappelle que ce modèle d emeubles avait vocation à être déplacé au gré des besoins.
Les vagues damassées de gourgouran ont été retissées en 2009 au plus proche du décor, usé, des Magnin.
Secrétaire à deux pentes d’époque Louis XV, estampillé Bon Durand
Coiffeuse a trois caissons et un tiroir, époque Louis XV
Secrétaire en trompe-l’oeil, anonyme, vers 1770
Ce secrétaire, réalisé vers 1770, prend la forme d’une armoire. Sur la façade, un abattant formant écritoire s’abaisse et dévoile casiers et tiroirs, dont l’un peut être garni du nécessaire à écriture : plume, encrier et parfois aussi poudrier.
Ce meuble est décoré d’une marqueterie dite « à dés » mise au point par l’ébéniste Jean-François Oeben (1721-1763). La surface du meuble semble animée de cubes en relief.
Le salon de famille
Ce salon evoque un decor XIXe, époque Napoleon III, d’une atmosphere intimiste.
Table a jeu et console
De forme plutôt Louis XV, la marqueterie Boulle rappelle l’époque Louis XIV et les espagnolettes la Regence…
Fauteuil en acajou, style Louis XV, restauré en 1992. La maison Prelle rechercha ses archives pour retourver une brocatelle de la meme teinte bleu outremer, presentant un motif quasi identique a l’original. Les effets de satin propres a ce tissu, compose d’une chaine et une trame de soie, sont dus a l’emploi d’une trame de fond en lin
Bonheur-du-jour en bois de rose d’époque Napoleon III et de style Louis XV, avec incrustation de plaques d porcelaine de Paris
Sur les mur est tendu une percale glacé datant de 1850, qui fut refaite grace au mécénat de la maison Prelle. L’aspect brillant de cette fine toile de coton imprimée est obtenu en faisant circuler le tissu entre deux rouleaux chauffes a une haute temperature, dont l’un tourne plus vite que l’autre.