L’acanthe, Acanthus Spinosus, est une plante méditerranéenne dont les longues feuilles découpées présentent des extrémités qui s’enroulent sur elles-mêmes.
Dans l’antiquité, les grecs ont étés les premiers à l’introduire, originellement sur les colonnes de l’ordre corinthien. Il consiste en une stylisation de la feuille d’acanthe dont la caractéristique principale est le mouvement ascendant et sans parallélisme, toutes les découpes et les nervures s’écartant en remontant, ce qui en fait un élément tres dynamique et de grande qualité plastique.
Frise, Musée archéologique, Arles Antique
Cela explique peut être son succès à travers les âges: en effet la feuille d’acanthe en tant que motif décoratif sera largement reprise dans l’antiquité, puis par la suite dans de tres nombreux styles de l’histoire occidentale avec à chaque fois une stylisation propre à son époque, jusqu’à devenir de nos jour un élément quasi inconscient de la décoration.
Voici une liste quelques exemples de l’utilisation de l’acanthe dans diffèrent arts décoratifs :
Tout d’abord dans le mobilier Français, avec une iconographie tirée des ouvrages suivants:
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Tous les style du Louis XIII à l’art déco, de Sylvie Chadenet et Maurice Espérance, éditions Sofedis (pour les dessins)
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18e aux sources du design, chefs d’oeuvre du mobilier 1650-1790, Chateau de Versailles, album de l’exposition, éditions Faton (pour les photographies)
Sous Louis XIII : la feuille d’acanthe se présente le plus souvent en rinceau.
Sous Louis XIV : les feuilles d’acanthe, comme les autres plantes, se plient a toutes les fantaisies ; elles s’étirent et s’enroulent en rinceaux, en rosaces, en crosses..
Commode de Louis XIV, André-Charles Boulle, 1708 : la feuille d’acanthe est présente tant sculptée sur les bronzes, que figurée sur la marqueterie
Sous la Régence : la feuille d’acanthe se modifie, s’allonge, s’assouplit sans se tordre ni se déchiqueter. On la trouve au pied des meubles, des sièges, à l’épaulement du dossier. Associée à d’autres motifs, comme la coquille, les mascarons, les palmettes, elle se glisse partout.
Fauteuil, Pierre Crozat, vers 1710-1720
Sous Louis XV : la feuille d’acanthe effilée se mélange intimement à tous les motifs de rocailles.
La console rocaille, époque Louis XV
Commode de Louis XV à Choisy, Antoine Robert Gaudreaus, 1744
Sous Louis XVI: ce style néoclassique ne pouvait manquer d’utiliser la feuille d’acanthe en tant que motif décoratif, mais cette plante ne domine pas, elle est au contraire associée a de nombreux autres élément empruntés a la nature et s’intègre dans les arabesques et les rinceaux
Détail du serre-bijoux de Marie-Antoinette, Ferdinand Schwerdfeger, 1787
Sous l’Empire : les motifs d’origine végétale sont moins nombreux, cependant la feuille d’acanthe reste présente car elle est associée à l’art greco-romain auquel le style Empire fait constamment référence.
Par ailleurs, voici quelques exemples d’utilisation de la feuille d’acanthe dans les arts décoratifs anglais de la fin du XIXe. Les photographies sont tirées des livres de la collection : V&A Pattern, V&A Publishing
Athenian, papier peint, Lewis Foreman Day/ Jeffrey & Co, 1887-1900, dans V&A Pattern : Garden Florals
Design pour un papier peint, Charlotte Horne Spier, fin XIXe, dans V&A Pattern : Garden Florals
Peacocks and Amorini, papier peint, 1877, Walter Crane/Jeffrey &Co, dans V&A Pattern : Walter Crane
Dove and Daisy, frise de papier peint, 1876, Walter Crane/Jeffrey &co, dans V&A Pattern : Walter Crane
Queen Anne, papier peint, William Morris / Morris & Co, dans V&A Pattern : William Morris
Bibliographie:
Tous les style du Louis XIII à l’art déco, de Sylvie Chadenet et Maurice Espérance, éditions Sofedis (pour les dessins)
18e aux sources du design, chefs d’oeuvre du mobilier 1650-1790, Chateau de Versailles, album de l’exposition, éditions Faton (pour les photographies)
V&A Pattern, V&A Publishing: Garden florals
V&A Pattern, V&A Publishing: William Morris
V&A Pattern, V&A Publishing: Walter Crane